Urgence pour les colos : les enfants ont droit à de véritables vacances

Chaque année ce sont près de 3000 enfants qui partent en colos dans les séjours organisés par la fédération de l’Isère de la Ligue de l’Enseignement. Ils y font l’expérience souvent nouvelle et unique de la vie en collectivité avec nuitées hors de la famille, celle de la découverte d’autres enfants venus d’ailleurs, celle de la pratiques d’activités nouvelles, celle du contact avec la nature, celle d’un autre environnement, celle de l’autonomie et de la responsabilité. En vacances, ailleurs qu’en famille, à l’école et dans leur lieu habituel de vie, ils apprennent ensemble à vivre ensemble.

Cet été, ils seront plus nombreux à ne pas partir en vacances, et nous n’accueillerons, au mieux que 1500 enfants.

Car malgré un protocole sanitaire assoupli dans le cadre du « déconfinement » général, les associations organisatrices de séjours ne pourront pas accueillir autant d’enfants. Lourdement frappés par la fermeture des centres au printemps durant 3 mois, de nombreux équipements resteront fermés, les collectivités et comités d’entreprises ayant souvent annulé leurs projets.

Les récentes annonces du gouvernement ne sont pas à la hauteur de la nécessité reconnue de permettre à plus d’enfants et de jeunes, notamment des milieux populaires, de partir en séjours collectifs de vacances.

L’opération « colos apprenantes » ne répond pas à cette ambition. En ne visant qu’une partie de notre jeunesse, elle risque même de renforcer le confinement social et culturel et reporte une part conséquente des financements sur les collectivités et les organisateurs. Elle scolarise inutilement des colos dont les dimensions éducatives ne sont plus à démontrer. Quant aux autres formes annoncées, ce ne sont pas des colos.

Aussi pour faire partir au moins autant d’enfants en colos cet été, il faut reconnaitre comme « apprenants » tous les séjours des organisations reconnues, et garantir ainsi aux familles populaires leur prise en charge.

Et l’Etat, comme il le fait pour d’autres secteurs de l’économie et de la vie sociale, doit engager un plan de soutien aux associations et mouvements d’éducation populaire à l’initiative des colos et de bien d’autres actions toute l’année pour la jeunesse de notre pays.