La pandémie du « Covid-19 » et ses conséquences sur la vie sociale, économique et culturelle affectent gravement la vie associative. En Isère comme dans toute la France, des milliers d’associations et les mouvements qui les fédèrent ont dû arrêter ou fortement réduire leurs activités durant la période de confinement. Cette réduction drastique d’activités risque de perdurer du fait des mesures sanitaires et de distanciation physique absolument indispensables, lors de la sortie progressive du confinement. Aussi la fédération de la Ligue de l’Enseignement de l’Isère souhaite alerter les pouvoirs publics sur cette situation qui pourrait devenir catastrophique si la vie associative et l’éducation populaire ne font pas l’objet d’un soutien particulier, urgent et massif.

En France l’économie associative représente 113 milliards d’euros de budget, 1,8 millions d’emplois, 4% du PIB, le tout menacé avec une mise au chômage partiel de centaines de milliers de salariés.es. Mais au-delà, ce sont 20 millions de bénévoles qui, chaque jour, nouent les indispensables relations sociales qu’il va aussi falloir redynamiser, assurent l’accès à des activités culturelles, artistiques, sportives, conviviales, solidaires, environnementales, citoyennes pour de très nombreux enfants, adolescent.e.s, mais aussi des adultes, dans les associations militantes des secteurs ruraux, péri-urbains et urbains.

Même si les associations ont aussi pris toute leur part du maintien des liens, des services et des innovations depuis les deux mois du confinement, l’essentiel de l’action est en sommeil.

Ainsi pour la Ligue de l’Enseignement de l’Isère, l’assistance et l’accompagnement de ses 300 associations locales ont été poursuivis à distance. Mais toutes les rencontres sportives de ses deux fédérations sportives UFOLEP et USEP ont été annulées, les lectures de « Lire et Faire Lire » suspendues (des activités enregistrées inventées) , le cinéma Le Méliès fermé ainsi que les deux centres de vacances du Vercors à Autrans et Villard de Lans (près de 100 classes de découvertes en partie seulement reportées), les séjours de vacances de printemps annulés, les actions de formations reportées ou annulées, également, les opérations « Résistance en chemin » et « Jouons la carte de la Fraternité » stoppées , même si cette dernière a été réinventée en « jouons la carte de la solidarité », les ateliers socio-linguistiques pour les exilés.es suspendus…

La reprise sera progressive est faite de nombreuses incertitudes : les colonies de vacances vont-elles pouvoir ouvrir cet été ? Elles sont cependant une réponse adaptée qu’il faut savoir encourager d’autant que de très nombreux enfants vivant dans les quartiers de la politique de la ville verront leurs vacances habituelles profondément modifiées. Mais avec quelles aides pour les familles populaires notamment, celles dont les enfants en ont le plus besoin ? Avec quels moyens pour les organisateurs, pour prendre en charge les surcoûts sanitaires ?

Dans le même temps, et comme souvent lorsqu’il y a urgence, les associations sont invitées à se mobiliser encore plus fortement pour les enfants et les jeunes notamment et pour la solidarité à l’égard des plus démunis et pour faire face à l’isolement.

La situation exceptionnelle appelle un plan exceptionnel de soutien à la vie associative et aux mouvements d’éducation populaire. Nous ne l’avons pas encore trouvé parmi les nombreuses mesures de soutien à l’activité que le gouvernement a annoncé.

Il est plus que temps de le dévoiler.